Compte rendu du pèlerinage à Bizerte, Malte, Pirée, Gallipoli, Lemnos, Istanbul, et Sébastopol du 14 au 25 juillet 2010 auquel ont participé quelques membres de l’AAOMIR.
Article mis en ligne le 21 août 2010, dernière modification le 5 novembre 2010 , par Paul L.
( Nota: dans la mise en ligne du 9 avril 2024, les références à des articles qui ne sont plus disponibles ont été supprimées )
Suite au voyage organisé par le « Fonds Saint André Premier-appelé » et le « Centre de la Gloire Nationale », Paul L. qui faisait partie du voyage à titre privé ainsi que 6 autres membres de l’AAOMIR, nous a fait parvenir un compte-rendu de cette croisière pèlerinage à Bizerte, Malte, Pirée, Gallipoli, Lemnos, Istanbul et Sébastopol.
« Quelques membres de l’AAOMIR ont participé au pèlerinage du 14 au 25 juillet 2010 organisé par le « Fonds Saint André Premier-appelé » et le « Centre de la Gloire Nationale ». Ce pèlerinage s’est déroulé symboliquement dans le sens contraire de l’évacuation de la flotte russe (Armée blanche), de Bizerte à la Crimée.
Cet événement a rassemblé environ 300 personnes dont plus de 200 de la Fédération de Russie et environ une centaine pour les autres pays. Un des buts de ce pèlerinage était le rapprochement entre les russes de Russie et ceux issus de l’émigration.
En raison d’un retard dans la navigation, l’arrivée à Bizerte a eu lieu de nuit le 17 juillet.
Bizerte « est la dernière escale » de l’escadre russe qui comptait 35 navires de guerre. Les marins et leurs familles, soit environ 5 a 6000 personnes, y trouvèrent refuge sous la protection de la France.
Une Panikhida a été célébrée par Son Excellence l’évêque Mikhaïl au cimetière de Bizerte où reposent de nombreux marins et leur famille. Des gerbes ont été déposées, dont une par Rostislav D.. Le Président de la République de Tunisie était représenté par le Gouverneur de la région de Bizerte. Étaient également présents le maire de Bizerte ainsi que des diplomates de la Fédération de Russie.
L’escale à Malte, le 18 juin, a permis de célébrer une Panikhida au cimetière où de nombreux russes furent inhumés.
Le 20 juillet, un office fut célébré et des gerbes déposées au cimetière maritime du Pirée.
La première tombe russe date de 1844. En 1891, le cimetière en comptait 91. Initialement, y étaient inhumés les sous officiers de la marine et les marins puis, à partir de 1894, également les officiers, les personnes de haut rang, puis de nombreux russes blancs. Un monument fut érigé à partir d un important bloc de granit provenant de Russie. Une chapelle fut également érigée.
Il faut saluer le travail d’Irina Zhalnina, qui réside en Grèce et qui a œuvré à la conservation et la restauration de ce cimetière.
La participation à la cérémonie d’officiels Grecs, de représentants du clergé Grec, du personnel diplomatique de l’Ambassade de la Fédération de Russie ainsi que l’intérêt que suscite cet endroit nous a confortés dans la pérennité de ce cimetière historique.
Monument du cimetière maritime russe du Pirée (Photo Paul L.)
Le 21 juillet, arrivée sur l’Ile de Lemnos.
En mars 1920, les troupes de Denikine battent en retraite et évacuent Novorossiisk vers Feodossia. Plusieurs navires avec environ 5000 personnes, dont plus de la moitié étaient des femmes et des enfants ainsi que des blessés, des malades souvent contagieux furent évacués par les Anglais sur l’Ile de Lemnos. De nombreux enfants et adultes décèdent en raison des conditions de vie particulièrement difficiles.
En novembre/décembre 1920, lors de l’évacuation de l’armée Wrangel de Crimée, les troupes de l’Armée blanche composées de Cosaques de Kouban (sous le commandement du général Abramov) et de Cosaques du Don (sous le commandement du général Fostikov) sont évacuées sur l’île. L’île comptera alors environ 25 000 à 26 000 évacués vivant sous des tentes.
Depuis 2004, un groupe de la Fédération de Russie se préoccupe de ce site laissé à l’abandon. Un monument a été érigé, les tombes dégagées des broussailles et un des initiateurs de cette opération, Leonid Rechetnikov, a écrit un ouvrage « Le Lemnos Russe » (éd. Novospasskii Monastyr, 2010). Chaque été, depuis 2005, une vingtaine de jeunes continuent ce travail.
Un office a été célébré par Mgr l’Evêque Mikhail (dont le père avait été évacué à Lemnos), des gerbes ont été déposées, des allocutions, dont celles du Gouverneur de l’ile et du maire de Moudros, ont été prononcées.
Cérémonie sur l’île de Lemnos (Photo Paul L.)
Le 22 juillet, après une escale à Çanakkale nous nous rendons en autobus à Gallipoli (Gelibolu).
Gallipoli est la presqu’île Turque où fut évacué le premier corps de l’Armée blanche sous le commandement du général Koutepov qui comptait environ 26000 hommes.
Un monument aux morts fut érigé et chaque homme devait y apporter sa pierre. Ce monument fut détruit lors d’un tremblement de terre en 1949 puis restauré récemment à l’initiative du FAPA et du CGN.
Un molébène a été célébré et des allocutions prononcées.
Cérémonie à Gallipoli (Photo Paul L.)
Le 25 juillet, le bateau s’amarre à la « Grafskaya Pristan », quai d’où ont embarqué les évacués de Sébastopol en novembre 1920. La plus grande partie des participants a débarqué à terre et une gerbe a été déposée sous la plaque commémorative de l’évacuation.
Cérémonie à Sébastopol à la « Grafskaya Pristan » (Photo Paul L.)
L’autre partie restera sur le bateau qui retourne au Pirée. Cette journée correspond au jour de la Fête de la Flotte et, avant de repartir, nous avons assisté au défilé de nombreux navires.
Tout au long de la croisière ont eu lieu de nombreux discours, exposés et de nombreuses tables rondes.
Plusieurs exposés concernant la marine ont été présentés par les capitaines de vaisseau de la Marine russe et écrivains P. S. Gorbatchev et N. A. Tcherkachine ainsi que par G. Monastyreva.