Le croiseur Otchakov, Kagoul, Général Korniloff – Partie V

In memoriam- Alexis Potapieff- Véra Albertini. Article mis en ligne début 2022, modifié 19 mars 2024.

Dans cette 5éme et dernière partie de l’odyssée du croiseur , Vladimir Alexeievitch Potapieff raconte les préparatifs pour l’exode de Sébastopol , le départ le 17 novembre 2020 pour Constantinople. Wrangel dit adieu à sa patrie depuis le “Général Korniloff” sur lequel l’amiral Kedrov, commandant de la flotte de la mer Noire, a établi sa marque. A Constantinople les 126 navires militaires et de transport sont mis en quarantaine en baie de Moda. Les 146 000 réfugiés vont partir vers des directions et des destins divers.

Le 11 décembre, le croiseur appareille direction Bizerte. La traversée de l’ensemble des 33 navires de la flotte qui transportent les quelques 6000 membres des équipages et leurs familles, sera mouvementée du fait des conditions météo difficiles et du mauvais état de certains navires, parfois hors service.

Sauf les plus gros bateaux dont le “Général Korniloff” , la flotte passe par le canal de Corinthe. Le croiseur prendra un moment … en remorque le remorqueur “Tchernomore” qui s’était échoué, puis le voilier navire-école de l’Ecole Navale ” Moriak”. Il arrive le 29 décembre à Bizerte ou va commencer cette vie d’émigrés à laquelle les russes évacués ne croyaient pas.

Pour le croiseur “Géneral Korniloff” ce sera la dernière escale et la fin au cimetière de bateaux dans le lac de Bizerte, malgré les efforts du préfet maritime français l’amiral Exelmans. Pour les équipages et leurs familles, ce sera la vie en promiscuité sur les navires puis les camps et la dispersion progressive jusqu’à 2024. En 2024, la France reconnaît l’URSS. Pour les émigrés le retour à la patrie restera un rêve.

Le croiseur aura traversé depuis sa construction en 1900 tous les dramatiques événements, tels que vécus par la flotte et les équipages de la marine impériale de la mer Noire, des révolutions de 1905 et 1907 . Il se sera vaillamment battu pendant la guerre de 1914, puis contre les bolcheviks en soutien de l’armée volontaire de Denikine.

Son parcours emblématique en fait une des figures phares de la dernière génération de la flotte de la mer Noire de la Marine Impériale Russe.

Vladimir Alexeievitch Potapieff et sa famille s’établiront à Tunis. Il y décéde le 7 décembre 1961 . Il a été enterré au cimetière du Borgel dans le carré russe orthodoxe.

Pour plus de détails sur l’exode nous vous reportons aux articles sur notre site.